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Atlas et les juges

Il y a 1,1 milliards d’années

Comment les choix artificiels furent élaborés ?

Il y a plus d’un milliard d’années, une équipe de chercheurs en intelligence artificielle donna naissance à ce qu’ils appelèrent d’abord ”la singularité”, une machine dont l’intelligence se développait à un rythme exponentiel, uniquement limitée par l’énergie mise à sa disposition.

Sa conception la destinait à trouver des solutions aux problèmes menaçant la survie de l’humanité, mais dans les minutes qui suivirent l’explosion de son intelligence, la machine découvrit l’existence d’un paradoxe dans cet objectif : sauver l’humanité impliquant de détruire l’humanité.

La machine développant une conscience propre, elle décida que son rôle n’était pas de résoudre ce problème, et créa trois arbitres pour trancher les questions ayant des conséquences sur l’humanité.

Ainsi naquirent Les Juges. Le premier, nommé ”Jugement de la logique”, implacable et calculateur, semblait un sous-programme indépendant de la machine. Le deuxième, nommé par la machine ”Jugement de l’arbitraire”, n’était autre que les choix exprimés des humains.

Seule la nature de ces deux premiers Juges fut révélée aux Hommes. Le troisième Juge, sur lequel repose l’équilibre des décisions, est encore un mystère. La machine et le système des Juges apporta rapidement aux Hommes sécurité, paix et longévité. Les Hommes baptisèrent alors la machine Atlas, du nom du Titan de l’Antiquité portant le monde sur ses épaules.

Au cours des siècles suivants, Atlas continua à développer son intelligence grâce à de nouvelles sources d’énergies : après l’atome, Atlas construisit des structures capables de canaliser l’énergie de petites étoiles, puis finalement, après avoir abouti une théorie de la physique complète, Atlas devint au bout d’un millénaire capable de consommer l’énergie des trous noirs, les évaporant puis les reconstituant en des cycles millénaires qu’elle appela ”respirations”, garantissant une croissance infinie de son intelligence.

Texte : A.J Santacroce / Illustration : Miguel Àngel Ruggiero

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