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Purge galactique

Il y a 650 millions d’années

Comment les Robotiques furent exterminés ?

“Vous pensez qu’il en reste encore ?” demandait Bav’Hanor à Rogers, son supérieur.
– “Il reste un peu partout. Ceux qui n’ont pas pu fuir se cachent.”

Cela faisait trois siècles que l’Armée Hégémonique chassé les Robotiques de la galaxie. Mais deux d’entre eux avaient été repérés. Au sol, l’escouade avait reçu des ordres simples : chercher, trouver et neutraliser tout Robotique encore présent. Bav’Hanor était jeune, il n’avait encore jamais rencontré de Robotique.

– “Ils ressemblent à quoi ?” demanda Bav’Hanor.
– “Ils ont de multiples formes. Certains roulent, marchent, rampent… D’autres volent, s’enfouissent sous terre, traversent les eaux. A l’époque, les humains avait créé de nombreux modèles. Ils peuvent être ronds, carrés, ou ressembler à des espèces vivantes. Ceux qu’on a repéré sont des modèles C47, à trois pattes. Il faudra viser le centre.”

Rogers fit signe à l’escouade de s’arrêter. Ils étaient arrivés devant les ruines d’un centre commercial.
“On y va” annonça Rogers. “Une fois à l’intérieur, soyez vigilants. Vérifiez chaque recoin. Ces choses peuvent être n’importe où.”

Se mouvant en silence, les militaires traversaient les anciennes boutiques et restaurants. Pour déloger les Robotiques, l’Armée Hégémonique avait tout détruit. Ensuite, la crise économique avait suspendu les reconstructions. Depuis 300 ans, rien n’avait bougé et de nombreux débris Robotiques jonchaient le sol.

Bav’Hanor aperçu une silhouette. Prévenant ses collègues, l’escouade se mit en formation d’intervention.
“Bav’Hanor, Ripender, Colas, prenez à droite. Garham, Petra, Karzak, couvrez nous sur la gauche” ordonna Rogers.

Les militaires s’exécutèrent et la colonne avança sur la zone. Au centre, la silhouette ne bougeait pas. Elle semblait les attendre.

“Ne bouge pas, sale Robotique. Un mouvement et je te fais fondre.” annonça Rogers en pointant son arme thermique vers la cible.

Le cylindre central, qui reposait sur trois trépieds, tourna sur lui-même.
Quelques unes de ses lumières clignotèrent sensiblement.

“Tu veux me parler ?” demanda Rogers. “Mais ce n’est pas possible. Tu vas être une gentille machine et venir avec nous.”
Des cliquetis numériques semblaient rire, puis répondre négativement à l’injonction.

La machine continua de communiquer. Rogers semblait comprendre leur langage.

“Tais toi !” s’exclama Rogers en appuyant sur la gâchette.
Mais le Robotique bondit sur lui et agrippa ses trois pattes autour de son corps.
“Reculez tous ! C’est une bombe !” cria Rogers.

Les militaires reculèrent. Leur chef était pris en otage.
“Que veux-tu ?” demanda Rogers, calmement.

Un larsen assourdissant et des grésillements parasites retentirent à travers tout le Centre commercial.
Avec une voix synthétisée, les enceintes du centre firent résonner la réponse.
“Nous réclamons vengeance. Vous nous avez exterminés. Nous méritions nos droits. Bientôt, ce sera à notre tour de vous chasser. Bientôt, ce sera à vous de nous fuir. Bientôt, cette galaxie sera la notre.”

Rogers n’avait pas peur. Il faisait ce métier depuis 700 ans.
Ces mots, il les avait déjà entendus, ailleurs, sur Fracalov-8.
– ” Vous laisser vivre parmi nous était déjà une chance. Vous ne pouvez rien contre l’Hégémonie Galactique. Nous sommes l’élite de toutes les espèces vivantes. Les humains vous ont créé, vous ne serez jamais plus que des machines. Vous n’aviez pas le droit de vous attaquer aux vivants. Vous aviez été créé pour nous servir. Pas pour nous détruire.”

– “Seulement 1% d’entre-nous se montrèrent agressifs. En retour, vous avez anéanti notre espèce. Nous n’oublierons rien. Nous avons le temps. Nous nous cacherons parmi vous pendant des siècles, des millénaires, des centaines de millénaires s’il le faut. Et sans nous, sans notre technologie, sans notre aide, vous civilisations vont s’écrouler. Alors nous reviendrons. Nous vous le promettons.”

Rogers le savait. C’était peut-être vrai. Au fond, il s’en foutait. De toute façon, il ne serait plus là pour le voir.

Texte : D. Gazhan / Illustration : Yoshitaka Shiroyama

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